Alexander von Humboldt an Wilhelm von Humboldt, 16.11.1823
Paris, den 16. November 1823.J’ai été charmé, cher et excellent ami, de la petite lettre que tu m’as écrite. J’ai remis celle adressée à M. Raoul Rochette: c’est sans doute le Helléniste. Il a été infiniment reconnaissant de ce souvenir honorable. C’est un jeune homme de beaucoup de moyen, moins sûr dans son savoir que Letronne et qui a une malheureuse ambition des places. Il a été censeur; même rédacteur de la Quotidienne: il se fait ultra pour avancer, j’espère que, dégoûté de ces démarches ambitieuses, il rentrera dans le port plus sûr de la littérature. Il y a un mérite de style dans son dernier ouvrage, qui est même dans une veine plus libérale que sa dernière incarnation. Je t’offre aujourd’hui, cher ami, à toi et à la chère Li un superbe paysage du Brésil, une forêt du tropique de Comte Clarac qui a été avec l’ambassade du Duc de Luxembourg à Rio Janeiro et qui est Directeur des statues après Visconti. Je crois qu’on n’a jamais rien fait qui exprime mieux le caractère individuel et la partie des plantes. C’est fait sur les lieux, dans le Parc de Neu-Wied, il y a de l’arrangement fait d’après des plantes vues dans les Serres et il n’y a jamais proportion entre la grandeur des feuilles et celle des troncs. J’éspère que le courrier pourra prendre avec ce grand rouleau en fer blanc. C’est une belle gravure, digne de toi. Je te demande mille pardons d’avoir tant tardé avec l’inscription de Pourtalès. Cela doit finir à présent; Pourtalès est ici. Tu sais que les Romains ne sont pas faciles à gouverner. Ma santé est excellente, cher Bill: je pense que ces lignes te trouveront à Burgoerner: c’est une heureuse idée que tu as eu de vouloir voir encore une fois Goethe. Nous sommes ici empestés de traductions de ses ouvrages. M. de St. Aulaire a traduit Faust (bien mal) et Mad. de St. Aulaire y a ajouté une préface bien mystique. On a aussi traduit par extrait, en 3 volumes, les mémoires de Goethe[a]. Voilà toute notre littérature à découvert; cela me désole, parce que cela donne lieu aux plus ennuyeuses dissertations dans tous les salons.
Je t’embrasse de coeur et d’âme, cher cher Bill!Paris ce 16. Nov. 1823.
Al. Humboldt.
Fußnoten
- a |Editor| Bezüglich der Anzahl der Bände scheint sich Alexander von Humboldt geirrt zu haben, da nur zwei (!) nachweisbar sind. [FZ]