Godert Baron van der Capellen an Wilhelm von Humboldt, 15.02.1831
Monsieur le Baron!J’ai été extrêmement flatté de la marque de votre souvenir contenue dans la lettre de Votre Excellence, du 7 fevrier, que je viens de recevoir. Non seulement je me rappelle d’avoir eu l’honneur de faire Votre Connoissance à Vienne en 1815, mais j’ai conservé un souvenir bien vif de plusieus Conversations intéressantes que j’ai eues avec Votre Excellence à cette époque, qui me paroissoit alors devoir en Commencer une de calme & de repos après tous les orages dont on se flattoit de voir la fin arrivée. Quelle illusion! J’ai passé depuis dix ans aux Indes, me disant toujours que je trouverois l’Europe fatiguée de révolutions & de commotions, & ne desirant que la tranquilité & l’onde, me voilà de retour depuis plus de quatre ans, & où en sommes nous aujourd’hui, nous particulièrement dans notre malheureux Royaume!! – Mais cette matière me conduiroit trop loin. J’aime mieux donne à Votre Excellence l’assurance que rien ne me sera plus agréable que de Lui fournir autant que la chose me sera possible, les renseignemens qu’Elle me demande sur la langue Javanoise. Un jeune homme qui a été pendant quelques années avec moi aux Indes, & qui s’est beaucoup occupé des langues Malaies & Javanoises se trouve par bonheur en Hollande dans ce moment ci. Il a rédigé une Grammaire Javanoise avec l’intention de la publier, ce qui cependant ne pourra pas se faire aussi promptement que je le voudrois. – Quoiqu’il en soit je vais lui écrire directement pour tacher de prouver au moins quelque chose qui puisse servir à Votre Excellence. Je n’ai pas voulu attendre sa réponse que j’aurai l’honneur de Vous communiquer dès que je l’aurai recue pour accuser préalablement la réception de la lettre de Votre Excellence, et La prie d’agréer les nouvelles assurances de la haute Considération avec laquelle j’ai l’honneur d’être
Monsieur le Baron!De Votre Excellence
Le tres humble & tres obéissant
Serviteur
Van der Capellen
La Haye 15 fevrier 1831.
Madame de Capellen tres sensible à votre Souvenir me charge de vous présenter ses
complimens.