Wilhelm von Humboldt an Jean-Pierre Abel-Rémusat, 09.10.1826

Monsieur,

Pressé par le départ d’un Courier qu’on ne m’annonce que dans ce moment seulement, je ne puis que Vous remercier en peu de mots, Monsieur, de la lettre pleine de bienveillance & de bonté, que Vous avez bien voulû m’écrire en date du 9 Aout[a], mais qui ne m’est parvenue qu’avant peu de jours, en Votre nom & en celui du Conseil de la Société Asiatique. Vous daignez Vous y exprimer d’une manière infiniment trop flatteuse sur les foibles travaux que j’ai pris la liberté de Vous transmettre; mais si je sens parfaitement que je ne dois cet accueil favorable qu’à Votre indulgente bonté, il me servira |po|urtant[b] d’encouragement pour redoubler d’efforts pour mériter |da|ns la suite davantage Vos suffrages.

J’ai l’honneur de Vous envoyer ci-joint, Monsieur, deux exemplaires de mon travail sur le Bhagavad-Gita. Je Vous prie d’en garder un pour Vous, & de présenter l’autre à la Société Asiatique, si Vous le trouvez digne de lui être offert. Je me flatte que Vous voudrez bien me permettre, Monsieur, de Vous parler plus au long du contenû de ce mémoire dès que je serai revenû d’un voyage de quelques semaines que je suis obligé de faire dans ce moment.

Je ne saurois assez Vous témoigner, Monsieur, ma vive et sincère reconnoissance des peines que Vous voulez bien prendre pour l’impression de ma lettre sur le Chinois. Tout ce que mon frère m’en a communiqué & tout ce que Vous m’en dîtes Vous-même, répond entièrement à mes vœux, & je serai fier surtout de paroitre avec Vous devant le Public. Les notes dont Vous enrichirez mon texte, en feront le plus bel ornement, et prouveront de la manière la plus flatteuse pour moi l’intérêt bienveillant que Vous voulez prendre à moi & à mes occupations littéraires. Mon frère m’a fait voir les premières pages du morceau qui sera imprimé dans le Journal Asiatique[c]. L’avant propos par lequel Vous y introduisez ce travail, m’a été une nouvelle preuve de Vos bontés amicales, et je ne puis assez vous en exprimer toute ma sensibilité. Dans le commencement de mon mémoire j’ai trouvé une faute d’impression (si elle n’en est pas une de mon copiste) qu’il seroit peut-être encore possible de prévenir dans l’impression séparée qui sera faite de mon mémoire. J’avois écrit: „la première impression que laisse la lecture d’une phrase chinoise“ & l’on a imprimé: „la nature d’une phrase chinoise“ J’ai crû que Vous excuserez, Monsieur, la liberté que je prends en faisant cette observation.

Mon frère me charge des choses les plus |amicales pour|[d] Vous, Monsieur. Je suis vraiment heureux de le p|osséder au| moins pour quelques semaines ici.

Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance réitérée des sentimens de la considération la plus distinguée avec lesquels je suis,
Monsieur,
Votre
très-humble & très-obéissant
serviteur,
Humboldt.
à Tegel, ce 9. Octobre, 1826.


A Monsieur,
Monsieur Abel-Rémusat,
Membre de l’Institut de France cet. cet.
à
Paris,
Bibliothèque Royale.

Fußnoten

    1. a |Editor| Der Brief scheint nicht erhalten zu sein. [FZ]
    2. b |Editor| Der Anfang dieser und der folgenden Zeile ist wegen einer Beschädigung im Blatt verloren. [FZ]
    3. c |Editor| Ausschnitte, d.h. die Absätze 1 bis 7, 20 bis 23 sowie 27 und 28 wurden vorab im Augustheft 1826 des Journal Asiatique abgedruckt; siehe Leitzmann in: GS V, S. 254 Anm. 1. [FZ]
    4. d |Editor| Das Ende dieser und der folgenden Zeile ist wegen einer Beschädigung im Blatt verloren. [FZ]